C’est l’une des maladies les plus horribles à laquelle la science n’a pas encore trouvé de traitements curatifs ni même une thérapie préventive. Cette terrible affection résulte d’une lente dégénérescence des neurones, débutant au niveau de l’hippocampe puis s’étendant au reste du cerveau.
Généralement, la maladie d’Alzheimer apparaît en corrélation avec plusieurs facteurs de risque : la sédentarité, le tabagisme, la pollution, la malnutrition, l’insomnie la solitude une carence en vitamine D.
Ce qui est remarquable, c’est que les individus qui ont fait des études et ont eu une activité professionnelle stimulante ainsi qu’une vie sociale active, semblent avoir un retardement de l’apparition des premiers symptômes et leur sévérité. Cet effet serait lié à la plasticité cérébrale, un phénomène qui traduit l’adaptabilité permanente de notre cerveau.
Reste que la vraie raison de la dégénérescence des neurones c’est le dysfonctionnement d’une protéine essentielle aux neurones appelée “Tau” et l’apparition de plaques dites « séniles » due à une autre protéine bêta amyloïde : les peptides β-amyloïdes sont des protéines de 36 à 43 acides aminés. La protéine ß‑amyloïde, naturellement présente dans le cerveau, s’accumule au cours des années sous l’influence de différents facteurs génétiques et environnementaux. Elle finit par former des dépôts appelés « plaques séniles ». L’accumulation de ce peptide amyloïde induit une toxicité pour les cellules nerveuses, se traduisant par l’augmentation de la phosphorylation d’une protéine de structure des neurones, la protéine tau qui entraîne à son tour une désorganisation de la structure des neurones et une dégénérescence dite « neurofibrillaire ». A terme, cette dernière mène à la mort des cellules nerveuses. Très lent, ce processus prend plusieurs dizaines d’années à s’établir avant que des symptômes de la maladie n’apparaissent.
La susceptibilité individuelle à la maladie possède aussi une composante génétique. Des études ont mis en évidence certains gènes associés à un risque de survenue de la maladie. C’est notamment le cas du gène de l’apolipoprotéine E (APOE) qui assure la détoxification des neurones en les débarrassant de leurs déchets lipidiques, qui peuvent devenir nocifs. Etre porteur d’une forme particulière de ce gène, l’allèle « epsilon 2 », va réduire le risque de plus de la moitié. En revanche, la présence d’un allèle « epsilon 4 » le multiplie par 3 ou 4.
Les régions qui sont l’hippocampe et les zones médiales temporales et pariétales et un malade atteint d’Alzheimer passe par quatre étapes :
-1- Le mal minime : le déficit cognitif est subtil: le patient a des oublis bénins de noms ou d’événements récents qui s’intensifient avec le temps.
-2- Le mal moyen : à ce stade, 25 % de l’hippocampe diminue en volume et le lien entre mémoire à court terme et à long terme se fait plus difficilement.
-3-le mal modéré : D’autres zones du cerveau sont touchées, ce qui engendre des troubles progressifs du langage oral (aphasie) et écrit (dysorthographie), du mouvement (apraxie), un changement du comportement et de l’humeur (anxiété, dépression irritabilité) et enfin, l’insomnie. Le patient a besoin d’une aide pour certaines activités (se déplacer, manger…).
-4-Le mal sévère : Les lésions progressent et la récupération des informations est quasiment impossible : les événements et informations passés disparaissent de la mémoire. La défaillance des cellules cérébrales est générale. Le patient a perdu son autonomie pour tous les actes de sa vie quotidienne.
L’espérance de vie d’une personne malade d’Alzheimer varie de huit à treize ans à partir du moment où le diagnostic est établi.
A noter que l’Alzheimer ne peut pas être la cause directe de la mort. Mais des complications indirectes, notamment des infections, une escarre mal traitée, une pneumonie ou un choc septique réduisent l’espérance de vie des malades.
A ce jour, il n’existe aucun traitement capable de guérir ou de freiner l’évolution de la maladie. Certains médicaments, à base de d’acétylcholine, peuvent néanmoins être administrés au patient pour atténuer les symptômes cognitifs de la maladie et augmenter la disponibilité cérébrale d’acétylcholine, un neurotransmetteur qui facilite la communication entre les neurones, laquelle est amoindrie par la maladie. Ces médicaments bloquent l’action de l’acétylcholine estérase, l’enzyme qui dégrade le neurotransmetteur D’autres peuvent bloquer un récepteur au glutamate, une molécule qui endommage les neurones. Ce dernier traitement agit plutôt sur la composante « tau » de la maladie. Certains types d’anticorps monoclonaux récemment approuvés par la FDA nécessitent des études et des recherches plus approfondies pour définir leur efficacité et leur sécurité.
La prise en charge de la maladie d’Alzheimer combine hygiène de vie, activités, traitement médicamenteux et dispositions médico-sociales. Il est essentiel que le patient continue ses activités habituelles – cognitives et/ou physiques – et maintient autant que possible une vie sociale. L’équilibre de l’alimentation est tout aussi important. Toutefois, lui imposer une activité qui ne l’a jamais intéressé avant sa maladie, ou qui le met en échec, ne peut qu’augmenter son stress. L’attention à la personnalité et au vécu du malade est donc essentielle.
En ce qui concerne le diagnostic de la maladie, il repose généralement sur l’histoire des troubles, puis sur des tests des fonctions cognitives. L’imagerie cérébrale ou l’IRM ou le CT scan come alternative permet de révéler des anomalies cérébrales associées à la maladie : une atrophie (une réduction du volume du cerveau ou de l’hippocampe) constitue une preuve de la maladie d’Alzheimer.
L’utilisation de la TEP avec certains bios marqueurs comme l’amyloïde est désormais utilisée pour tracer et diagnostiquer la maladie.
Afin de renforcer le diagnostic, des marqueurs biologiques peuvent aider à confirmer l’origine des symptômes. Il est aujourd’hui possible de mesurer trois marqueurs de la maladie dans le liquide cérébrospinal (LCS), accessible grâce à une ponction lombaire : la protéine bêta amyloïde, la protéine tau et la protéine tau phosphorylée.
Un grand merci au Docteur Rosette Jabbour, Neurologue et Professeur à l’Université du SGUB-SGHUMC pour avoir contribué dans la rédaction de cet article en procurant toutes les informations nécessaires.
2 comments
You have brought up a very fantastic points, regards for the post.
Sweet web site, super layout, rattling clean and employ pleasant.