« Le Collectionneur » nous présente la Porcelaine de Sèvres.

Au cours d’une exposition d’œuvres artistiques, j’ai pu rencontrer M. Ahmad Dabbous, l’un des propriétaires de la maison d’antiquités « Le Collectionneur ». Plus tard, nous nous sommes réunis dans son établissement où il me fit découvrir ses merveilleux trésors, entre autre, ses surprenantes porcelaines de Sèvres, l’une des plus belles et des plus chères porcelaines du monde.

Fondée en 1740, sous le règne de Louis XV, la manufacture de Vincennes fut transférée à Sèvres dans un bâtiment construit à l’initiative de Madame de Pompadour en 1756 à l’emplacement d’une ferme.

Au rez-de-chaussée, le bâtiment renfermait les réserves de terres, le bûcher et les dépôts de matières premières. Au premier étage, se trouvaient les ateliers de moulage, de plâtrerie, de sculpture et de gravure ainsi que les fours. Au deuxième étage œuvraient les sculpteurs, tourneurs, réparateurs et garnisseurs. Enfin, l’étage sous comble abritait les peintres, doreurs, animaliers et figuristes.

À l’origine, la manufacture façonnait une porcelaine tendre. Mais à partir de 1765, elle conçut de la porcelaine dure, grâce à la découverte du premier gisement français de kaolin (matière première qui rentre dans la fabrication de la porcelaine),par le comte Louis-Léon de Brancas-Laugarais et des vases de porcelaine à pâte dure furent commercialisés fin 1773. Le kaolin provenait traditionnellement de Saint-Yrieix, près de Limoges. Actuellement, les sources se sont diversifiées. La couverte, destinée à être appliquée comme émaillage sur la pâte de kaolin après cuisson, est constituée principalement de pegmatite de Marcognac, mélange de feldspath et de quartz.

Une diversité d’artistes invités y crée des œuvres et objets d’art en porcelaine qui seront plus tard conservés au musée de Sèvres des céramiques. On y forme une « fleurisserie » composée d’une vingtaine de jeunes filles qui sera en activité jusqu’en 1753, date à laquelle l’on interdit les femmes au sein de la manufacture. En 1756, Sèvres compte deux cents employés de sexe masculin et les rares femmes qui continuèrent de travailler à Vincennes puis à Sèvres, le firent désormais chez elles, apportant et reprenant chaque jour, en dépit des risques de casse, les ouvrages délicats de peinture ou de brunissage.  

En 1875, la manufacture est déplacée dans des bâtiments spécialement construits par le gouvernement, en bordure du parc de Saint-Cloud. C’est dans ces lieux que la production se poursuit au XXI^e siècle.

Le bleu de Sèvres est une couleur caractéristique de la manufacture. Il s’agit d’un oxyde de cobalt qui est incorporé dans la couverte.

A partir du XXI siècles, les créations de la manufacture sont visibles dans seulement deux galeries : la première à Sèvres, et la seconde au cœur de Paris, place André-Malraux, entre le palais du Louvre et la Comédie-Française.

Cependant comment reconnaitre une pièce en porcelaine de Sèvres authentique. Eh bien, Les marques apposées sur les œuvres de la manufacture de Sèvres permettent d’identifier la date de fabrication et de décoration. Ces marques et depuis le milieu du XIXe siècle sont apposées sous l’émail tandis que les marques de décoration sont sur la surface: on identifie une porcelaine de sèvres grâce à son chiffre apposé à son revers.

Sous le règne de Napoléon Ier, avant son couronnement, les pièces sont signées « M Nle Sèvres ». Après 1804, elle évolue vers la marque complète “Manufacture Impériale de Sèvres”, souvent abrégée en “Man Imple de Sèvres”, parfois au N couronné. De plus, il y a le test de la lampe : il faut placez l’objet en céramique à proximité d’une source lumineuse et si la lumière passe au travers, vous avez de la porcelaine entre les mains !

A côté des marques d’origine (fabrication et décoration), les porcelaines de Sèvres portent souvent des signes, monogrammes, dates et inscriptions, en creux ou peints, plus ou moins faciles à déchiffrer. Ce sont des indications destinées à la vérification du travail dans les ateliers.