Notre-Dame de Paris: La Résistante

Depuis ma lecture de Notre-Dame de Paris, alors que j’avais seize ans, je rêve de visiter la cathédrale construite au cœur de la ville, il y a plus de huit cents ans.

Tout cela est tombé à l’eau car celle qui ombrageait la Seine de sa silhouette majestueuse est tombée victime d’un incendie qui s’est déclaré le 15 avril 2019, vers 18 h 50. Il trouve son origine dans les  combles,
à la base de la flèche, construite par Viollet-le-Duc, qui surmonte le transept  et culmine à 93 mètres. Les flammes détruisent la charpente, la plus vieille de la capitale.

Dans les faits, une alerte est donnée à 18 h 43 : un feu est alors constaté dans la charpente. Arrivés  quinze minutes plus tard, les pompiers ne parviennent pas à le maîtriser, la grande flèche s’effondre et le feu touche la tour nord de la cathédrale.

Quatre cents pompiers sont mobilisés pour combattre le sinistre, ce qui sauve la structure de l’édifice, notamment le beffroi nord.

Mais les conséquences de l’incendie sont catastrophiques ; la flèche s’est effondrée.

Les deux tiers de la toiture dont la charpente en bois de chêne  datant de l’époque de la construction de la cathédrale , sont détruits et une partie des voûtes est touchée .

Les deux tours, la structure architecturale et les vitraux, des XIIieme et XIIIieme siècles, des rosaces sont préservés ainsi que l’orgue monumental.

Le pignon nord du transept nécessite des travaux de renforcement; plusieurs autres vitraux, plus récents ont subi des dommages importants, dont les deux petites rosaces aux pignons du transept.

Heureusement que les douze apôtres et les quatre évangélistes de cuivre entourant la base de la flèche avaient été retirés le 11 avril 2019 pour restauration et n’ont donc pas été affectées par l’incendie.

La Sainte Couronne et la tunique de Saint louis ont pu être sauvés, mais les reliques présentes dans la flèche sont perdues définitivement (une sculpture représentant un coq, renfermait trois reliques : une parcelle de la couronne d’épines, une relique de saint Denis et une autre de sainte Geneviève).

Les deux grandes roses du bras sud et nord du transept sont intactes, de même que les sculptures d’Antoine Coysevox et Nicolas Coustou dans le chœur. Le grand orgue de Cavaillé-Coll n’a subi aucun dommage, ni les grands tableaux accrochés dans les chapelles latérales des collatéraux. La Vierge à l’Enfant, conservée dans le bras nord du transept, a été simplement mouillée par les lances anti-incendie, mais n’est pas brûlée.

Si ce sinistre n’a pas tout emporté malgré les dégâts considérables, c’est sûrement grâce à quatre cents héros qui lui ont fait face, y risquant leurs vies (un des sapeurs-pompiers est hospitalisé pour graves brûlures et d’autres pour asphyxie au gaz toxique). Alors, toute ma gratitude à ces courageux résistants qui ont sauvé mon rêve et celui de millions d’individus.