Ayman Baalbaki et la crise au Moyen-Orient.

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À la recherche d’un grand peintre libanais; Ayman Baalbaki.

En naviguant sur l’internet recherchant le nom d’un grand peintre libanais du siècle passé, une photo a attiré mon attention.
C’était la photo d’un homme au regard doux, transparent mais ferme — une ambiguïté frappante — derrière lequel une énorme toile occupait tout le second plan.
Il s’agissait d’Ayman Baalbaki, un grand peintre malgré son jeune âge.

Une vie marquée par la guerre et la crise au Moyen-Orient.

Né au début de la guerre civile libanaise, son quotidien fut marqué par bombardements, combats, massacres et réfugiés.
Ses études d’art plastiques à l’Université Libanaise et à l’École nationale des arts décoratifs de Paris l’ont aidé à relater cette période bouleversante.

Il a ainsi créé des portraits expressionnistes à grande échelle de combattants, des peintures représentant des bâtiments détruits, occupés par des réfugiés forcés de quitter leur domicile pendant les combats.
Ces œuvres ont fait de lui l’un des jeunes artistes arabes les plus populaires.

Œuvres majeures et expositions d’Ayman Baalbaki.

Après la guerre de Juillet 2006, il a dessiné une série de structures dispersées liées aux démolitions et aux bombardements de la banlieue sud de Beyrouth.
Il a aussi créé une série très populaire représentant des guerriers portant des voiles ou des fûts.
Ces portraits anonymes sont devenus un symbole des conflits sans fin au Moyen-Orient.

Ces peintures ont été largement exposées dans le monde entier, notamment à la Biennale de Venise en 2011.
Elles ont aussi fait partie du projet Hoods for Heritage en 2012. Ce projet consistait en 16 hottes Porsche 911 transformées en œuvres d’art par des artistes, mises aux enchères au profit du Musée national de Beyrouth.

Installations et thèmes récurrents.

Ayman Baalbaki a produit des installations remarquables, comme Les Frigos en 2001, un contenant renfermant un bagage.
Le nomadisme est un thème récurrent dans son travail.
Il apparaît notamment dans Destination X. C’est une vieille voiture rouge Mercedes Benz chargée d’une montagne de bagages, symbole du bouleversement causé par la guerre.

Cette œuvre fut présentée dans Arabicity en 2010, une exposition organisée par Rose Issa au Bluecoat de Liverpool et au Beirut Exhibition Centre de Beyrouth.

Ayman Baalbaki; un artiste puissant et populaire.

Son œuvre se distingue par sa monumentalité et la touche impressionnistede l’artiste.
Le travail de Baalbaki fait désormais partie des collections publiques et privées du monde entier.
Ses portraits impressionnants de combattants de la guerre ainsi que sa toile la plus célèbre, intitulée « Laissons fleurir mille fleurs », ont fait de lui un des artistes arabes les plus loués et les plus populaires.

La crise au Moyen-Orient au cœur de l’art d’Ayman Baalbaki.

L’art de Baalbaki est puissant car il aborde la crise de longue durée au Moyen-Orient, bien connue dans le monde. Ses peintures et installations dépeignent à la fois la souffrance et l’anxiété individuelles et collectives.
Elles suscitent de fortes émotions chez le spectateur.

Les peintures du jeune artiste libanais connaissent aussi un grand succès lors de diverses ventes aux enchères.
Par exemple, sa peinture « Laissons fleurir mille fleurs » a été proposée et a remporté un montant stupéfiant de 206 500 USD, preuve de la qualité et de la popularité du travail de Baalbaki.