“La maison de la mer” ou “Beit el Baher” de Roy Deeb censuré!

La maison de la mer ; une interdiction qui suscite la curiosité.

“Beit el baher” ou “La maison de la mer”, un film de Roy Deeb, devait être projeté au festival des “Journées du film de Beyrouth”.
Mais le Comité de censure l’a interdit et a empêché sa diffusion, sous prétexte qu’il « insultait la société libanaise ». La raison officielle ? Il traite de la problématique de l’homosexualité. C’est pourquoi j’ai décidé de le voir chez moi, après l’avoir emprunté à un ami.

Le cadre architectural emblématique de la maison de la mer.

L’action du film se déroule dans la maison du célèbre architecte irakien Rifat Chadirji.
Il est l’un des pionniers de l’architecture moderne mêlée à l’architecture islamique.
Dans ce cube de béton suspendu sur une plage rocheuse, frappée par la Méditerranée, vivent quatre personnages. Julian Farhat, Nisreen Khadr, Rodrigue Sleiman et Sandy Chamoun entretiennent des conversations sur le vide et le chaos intérieur.

Une invitation à la mémoire.

L’histoire tourne autour de Raya. Elle invite ses deux amis, Youssef et Ruwad, qu’elle n’a pas revus depuis dix ans, à la maison familiale au Liban. Elle partage désormais la maison avec sa sœur aînée, Leila. Raya a transformé son passe-temps de chant en une fête hebdomadaire, réservée chaque fois à un public spécifique.

Une nuit de révélations.

Le film commence à la fin d’une fête. Raya insiste pour que ses amis restent dîner.
Autour de la table, chacun a une histoire à partager, et une autre à cacher. La nuit devient alors un rite de passage pour les quatre personnages. Ils sont chargés de leur identité personnelle et sociale, en tension.

Le cinéma comme outil de profondeur.

Dans une interview sur la chaîne satellite « Al-Ghad », Roy Dib explique son intention.
Après l’échec d’obtenir une licence auprès de la Sécurité publique libanaise, il déclare que le cinéma est un outil de motivation. Il permet de comprendre les détails de la vie, vus en profondeur et sous différents angles.

Une œuvre dérangeante pour certains.

Roy Dib a révélé les scènes et raisons qui ont conduit à l’interdiction du film. Il affirme que La maison de la mer touche une large population arabe.
Le film évoque les idéologies, l’éthique et les pensées mises en question tout au long des événements. Il ajoute que le film effraie la Sécurité publique et la censure car il reste flou, incompris, inconnu. Bien que censuré, il est discuté dans les journaux libanais.
Après la Tunisie, la Palestine recevra le film “La maison de la mer”, toujours en attente de diffusion à Beyrouth.